Mariage temporaire : qui a interdit cette pratique millénaire ?

Le mariage temporaire, une pratique ancrée depuis des millénaires dans certaines cultures, fait l’objet de controverses et d’interdictions dans divers pays. Traditionnellement, ce type de mariage permettait à un homme et une femme de s’unir pour une période déterminée, souvent pour des raisons économiques ou sociales. Cette coutume a suscité des débats éthiques et religieux.

En Iran, par exemple, le mariage temporaire est encore pratiqué sous le nom de ‘sigheh’. Par contre, dans d’autres pays musulmans comme l’Arabie Saoudite, cette pratique est strictement interdite, jugée contraire aux principes de l’islam sunnite. Ces divergences reflètent les tensions culturelles et religieuses autour de cette tradition.

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Origines et fondements du mariage temporaire

Le mariage temporaire, ou sigheh, trouve ses racines dans les premières pratiques de l’islam. Mahomet aurait autorisé cette forme d’union jusqu’au VIIe siècle, offrant aux fidèles une solution pour régulariser temporairement leurs relations. À cette époque, le mariage temporaire permettait de répondre à des besoins spécifiques, notamment économiques et sociaux.

Une divergence entre chiites et sunnites

  • Islam chiite : autorise le mariage temporaire, le considérant comme une pratique légitime.
  • Islam sunnite : condamne cette pratique, estimant qu’elle va à l’encontre des valeurs islamiques.

Cette opposition religieuse est au cœur des débats contemporains. Dans les pays où l’islam chiite est prédominant, comme l’Iran, le mariage temporaire reste une pratique courante. En revanche, dans les sociétés sunnites, cette forme d’union est perçue comme une déviation inacceptable.

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Les implications sociales et légales

Le mariage temporaire soulève de nombreuses questions sur les droits des femmes et des enfants issus de ces unions. Effectivement, les protections légales offertes aux épouses et aux enfants peuvent varier considérablement selon les juridictions. Dans certains cas, les femmes peuvent se retrouver sans soutien après la fin de la période contractuelle.

L’essor de cette pratique dans certaines régions du Moyen-Orient reflète des réalités sociales complexes. Le mariage temporaire peut être une réponse aux pressions économiques ou aux normes sociales rigides, mais il pose aussi des défis en termes de droits humains et d’égalité des sexes.

Les raisons de l’interdiction du mariage temporaire

L’interdiction du mariage temporaire trouve sa source dans des préoccupations aussi bien religieuses que sociales. Omar ibn Khattab, deuxième calife de l’islam sunnite, a joué un rôle déterminant en proscrivant cette pratique. Il estimait que le mariage temporaire ouvrait la porte à des comportements moralement répréhensibles, tels que l’adultère et la prostitution.

Les motivations religieuses

Pour Omar ibn Khattab, l’intégrité de la communauté musulmane primait. Il voyait le mariage temporaire comme une forme de détournement de la morale islamique. Les leaders religieux contemporains, comme Ali Khamenei, continuent de renforcer cette vision en associant cette pratique à l’hypocrisie et aux conflits entre l’homme et la femme. L’objectif est de préserver la stabilité familiale et sociale.

Les implications sociales

L’interdiction du mariage temporaire vise aussi à protéger les femmes et les enfants. Cette forme d’union, souvent perçue comme précaire, expose les femmes à une vulnérabilité accrue. Les droits des épouses et des enfants issus de ces unions peuvent être négligés, ce qui justifie les restrictions imposées par certains régimes. Omar ibn Khattab et ses successeurs ont ainsi cherché à éviter les abus et à garantir une plus grande protection sociale.

Les débats contemporains autour de cette interdiction montrent une tension entre tradition et modernité, soulignant la nécessité de revisiter et d’adapter les pratiques ancestrales aux réalités actuelles. Les pays comme l’Iran, malgré ces interdictions historiques, continuent de permettre cette pratique sous des conditions strictes, reflétant des controverses toujours vives.

Les acteurs clés de l’interdiction

L’interdiction du mariage temporaire ne se limite pas à des décisions individuelles, mais repose sur l’intervention de figures influentes. Omar ibn Khattab, deuxième calife de l’islam sunnite, est le premier à avoir imposé une interdiction stricte. Il percevait cette pratique comme une menace pour la morale et la stabilité de la communauté islamique.

Dans le contexte contemporain, des personnalités comme Ali Khamenei jouent un rôle prépondérant. Le guide suprême iranien met en garde contre les antennes paraboliques, qu’il associe à la propagation de pratiques déviantes, incluant le mariage temporaire. Cette mise en garde vise à protéger la société iranienne des influences extérieures perçues comme corruptrices.

Les ayatollahs et mollahs ont aussi une influence significative. Certains ayatollahs ont prononcé des fatwas, des décrets religieux, pour encadrer strictement le mariage temporaire. Par exemple, une fatwa a été émise le considérant comme une ‘précaution obligatoire’, ce qui souligne l’approche prudente adoptée par les autorités religieuses. Les mollahs, de leur côté, détiennent le pouvoir d’officialiser ces mariages, mais sous des conditions de plus en plus strictes.

Ces interventions montrent une volonté claire de réguler et, dans certains cas, de restreindre cette pratique millénaire pour préserver l’ordre social et religieux. Les figures religieuses et politiques continuent d’exercer une influence majeure sur l’évolution et l’application de ces interdictions, reflétant les tensions entre tradition et modernité.

mariage traditionnel

Conséquences et débats contemporains

Les conséquences de l’interdiction du mariage temporaire se manifestent de diverses manières. En Iran, où cette pratique reste autorisée sous certaines conditions, des cas comme celui de Kamran illustrent la complexité du sujet. Pour échapper à la police des mœurs, Kamran a eu recours au mariage temporaire, un acte qui soulève des questions sur les droits individuels et la surveillance étatique.

Les débats contemporains autour du mariage temporaire s’ancrent dans des contextes géopolitiques et socioculturels variés. Philippe Welti, ancien ambassadeur de Suisse en Iran, observe que cette pratique est souvent vue par l’Occident comme une forme de dégradation des droits des femmes. Pourtant, certains argumentent qu’elle pourrait offrir une certaine protection légale et économique aux femmes dans des sociétés patriarcales.

Les avis divergent aussi au sein des communautés musulmanes. Certains voient ce mariage comme une nécessité pragmatique, tandis que d’autres y perçoivent une hypocrisie religieuse. En Occident, le mariage temporaire est souvent comparé à des formes de prostitution déguisée, ce qui alimente encore plus les controverses.

Les politiques publiques oscillent entre tolérance et restriction. En Iran, les autorités imposent des conditions rigoureuses pour limiter les abus. Ailleurs, l’interdiction stricte vise à prévenir des conflits entre l’homme et la femme et à protéger la morale publique. Le débat reste donc vivace, tiraillé entre tradition, modernité et droits humains.